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Handshake Marseille dinner
Jeunes talents et IA

Comment enseigner à nos étudiants pour les rendre acteurs de la société de demain - IA, compétences, accompagnement et employabilité

Suite à l’engouement suscité par le sujet précédent, nous avons à nouveau organisé un échange dans un hôtel de renom sur le Vieux Port de Marseille et pu bénéficier du panorama magnifique.

Ce dîner a réuni 7 écoles, Mickaël Bosco, de l'ESAIP en co animateur, Téony Mathieu en représentant impliqué des étudiants de l’ESAIP, Marion Depont de KEDGE Business School, Karima Belkacemi d'ESCP Business School, Lisa Bartoluci d'Albert School, Anouk Peronnet du Groupe GEMA, Inge Linder-Gaillard des Beaux-Arts de Marseille et Antoine Parant de l'ISEN Méditerranée (Yncréa).

Pourquoi ce thème ?

Après avoir abordé l’importance et l’impact de l’IA dans l’accompagnement et le placement des étudiants (article à retrouver ici), nous avons voulu adresser plus largement la question des apprentissages et de l’enseignement proposé à nos étudiants pour les préparer au monde qui les attend. L’IA est bien entendu un sujet qui est revenu. Mais l’enseignement en général a été abordé et nous tenons à remercier Mickaël Bosco qui a proposé une introduction interactive riche en éclairages sur l’historique de la pédagogie.

Nous pouvons retenir 2 points en particulier :

  • L’enseignement et la formation des enseignants s’inscrivent dans un temps long. Contrairement aux nouvelles technologies qui peuvent évoluer en quelques années ou même quelques mois, les enseignants en formation aujourd’hui vont accompagner des élèves qui finiront leur carrière au siècle prochain… ou à l’inverse, les enseignants d’aujourd’hui ont pour beaucoup, été formés au siècle dernier… Nous avons fait l’expérience des biais qui nous façonnent sur nos perceptions de l’enseignement en nous questionnant sur la notion de “bon élève”. Avec ce que cela revêt pour chacun d’entre nous, cette norme inconsciente a un impact non négligeable sur l’avenir de nos étudiants pour le monde de demain.
  • Le nombre croissant de diplômés impacte la valeur absolue du diplôme. Plus les diplômés sont nombreux à niveau équivalent, moins ce niveau a de valeur.

Dans cet article nous explorerons les types d’enseignements :

  • L’impact de différents types de pédagogie et d’organisation des étudiants
  • L’apprentissage pour préparer à l’insertion
  • La place des nouvelles technologies
  • Et en conclusion, le bénéfice de ces choix dans la création de relation école-étudiants pendant et après les études

Quelle approche pédagogique pour faire réussir ?

Nous avons commencé par aborder les différentes pédagogies et leur impact sur la réussite des étudiants. Le tour de table a permis de faire émerger une tendance, confirmée par l’expérience d’un des enseignants présents. La pédagogie dite active, où l’étudiant est mis au cœur de l’apprentissage en lui demandant de s’impliquer, apporte environ 30% de réussite en plus que la pédagogie dite classique où l’étudiant se contente d’écouter un professeur.

Différentes méthodes ont été évoquées, allant d’ateliers plus ou moins ludiques (escape game au programme parfois), au travail de groupe qui est l’organisation la plus simple et la plus efficace pour installer une pédagogie active.

Les échanges et exemples partagés ont permis de dégager des tendances sur cette organisation particulière avec ses avantages et inconvénients :

Travaille de groupe

La question du choix d’implication des étudiants est donc à évaluer en fonction de l’objectif pédagogique et de la préparation à un projet professionnel particulier.

Quel apprentissage pour préparer l’insertion ?

Nous l’avons évoqué en introduction, le nombre de diplômés ne cesse d’augmenter. Comment un étudiant peut-il sortir du lot, rester visible et être sélectionné parmi ses pairs.

Un point clé a été évoqué pour la préparation à la vie professionnelle, il s’agit de l’apprentissage par l’expérience, qui est apparu unanimement comme un incontournable dans la pédagogie aujourd’hui.

Les différentes modalités qui ont été expérimentées par les écoles participantes sont très variées.

Aujourd’hui l’expérience la plus répandue dans les écoles reste l’expérience associative. Toutes les institutions présentes ont un système qui valorise cet engagement associatif. Si l’engagement citoyen est un acte social fort, le gain en termes d’expérience professionnelle n’est pas toujours au rendez-vous.

A l’opposé, la Junior Entreprise (association dont le but est d’organiser des missions de conseil pour des entreprises et collecter des fonds pour les associations), dont nous avions un représentant parmi les invités, a été mise en avant comme la plus efficace pour se forger une expérience du monde de l’entreprise.

En effet, la Junior Entreprise permet de se confronter à des cas pratiques réels et existants.

D’autres modalités ont été mises en place par les écoles. Au-delà du business case tiré d’un cas réel, mais passé, certains établissements organisent des sessions de conseil pour les entreprises par des groupes d’étudiants, sanctionnés par des ECTS. Une école valorise même la recherche de mission - rémunérée - pour faire baisser les frais de scolarité de la promo suivante (les étudiants ayant eux-même bénéficié de la réduction obtenue par la promo précédente).

À travers cette confrontation au monde de l’entreprise, un point important a été abordé par plusieurs participants, concernant le droit à l’erreur. Se tromper est sanctionné d’un point de vue académique, mais dans le monde professionnel, oser essayer est une étape obligatoire pour travailler en collectif et trouver la meilleure solution ensemble.

Cet apprentissage a également le mérite d’apporter des compétences alignées avec les besoins en temps réel des entreprises, ayant été directement apprises à leur contact. Cela permet aux étudiants de se créer un réseau professionnel et d’obtenir des recommandations, nécessaires pour leur prochaine expérience, quand ce n’est pas directement un stage dans l’entreprise avec qui ils ont travaillé, bonus apprécié.

Quelle place pour les nouvelles technologies ?

Arrivées et plus ou moins acceptées par les écoles - quelles que soient leurs spécialités - les nouvelles technologies comme la digitalisation ou l’intelligence artificielle générative IAG ont changé de façon irréversible le rapport à l’apprentissage.

Le rôle de l’école du 21ème siècle n’est plus d’être seulement un lieu d’apprentissage descendant. Les étudiants attendent maintenant un lieu de construction du réseau professionnel, d'approfondissement des savoirs (faciles à trouver en ligne) et de développement de leur spécificité ou valeur ajoutée.

Certes, les technologies digitales telles que la dématérialisation et le e-learning, facteurs clés de succès notamment pendant la période d’enseignement à distance forcée de la pandémie de Covid-19, sont restés en partie présentes dans les écoles.

Mais une nouvelle technologie disruptive est arrivée depuis, l’IAG. Outil incontournable de l’avenir, les entreprises attendent des jeunes diplômés la capacité à le déployer au sein de leur organisation.

Les écoles ont donc plusieurs défis à relever :

  • Fournir les compétences associés à l’IACertaines compétences qui pouvaient auparavant s’afficher comme un atout, sont parfois remplacées en quelques clics avec un outil d’IAG, comme l’analyse de données, la création de visuels et graphiques, la synthèse de documents…
  • Faire face à des étudiants parfois mieux formés aux nouveaux outils. Donc repenser le contenu de leur programmes, les compétences et l’esprit critique de leurs étudiants. Ajouter des nouvelles compétences nécessite une remise en perspective des priorités d’enseignement, sans diminuer la valeur du diplôme.
  • Transformer les évaluations, puisqu’il devient facile de résoudre un problème en quelques minutes avec un outil d’IAG. Et parce que les outils de surveillance d’examen numériques ont démontré leurs limites.

Quelques méthodes abordées dans le groupe : diminuer par 2 le temps de réponse, demander une explication sur le processus et non plus le résultat brut, revenir à une copie 100% papier crayon - mais est-ce une compétence intéressante pour l’avenir professionnel des jeunes diplômés d’aujourd’hui ?

Le fil conducteur de ces défis reste la question de l’acquisition des compétences, et de la valeur ajoutée d’un diplôme.

Cette question est revenue au cœur des préoccupations de nos participants. À nouveau, la mise en condition réelle, en groupe, est apparue comme le meilleur moyen de capitaliser sur ces nouvelles technologies pour mettre l’étudiant au centre de l’enseignement.

La spécialité d’un diplôme, également abordée, et nécessitant des compétences fines, reste aujourd’hui encore peu remplaçable par des outils numériques, mais les sauts technologiques sont fréquents et une disruption est aussi possible à court terme.

Conclusion

À l’issue de la discussion, il apparaît incontournable aujourd’hui d’impliquer les étudiants dans leur apprentissage. La force du travail en équipe et de l’expérience de terrain sont des atouts majeurs pour leur intégration, leur réussite professionnelle et leur valeur ajoutée.

En travaillant en groupe, sur des sujets portés par des entreprises partenaires, nos différents acteurs ont remis du lien au sein de l’école, qui porte ses fruits également après le diplôme.

Enfin, dans une perspective plus large, nous pouvons nous questionner sur le monde qui attend les étudiant·es, et en particulier sur le gain de temps apporté par les nouvelles technologies. Au service de qui ou de quoi sera-t-il valorisé ? Vers quels métiers se dirigent nos futur·es professionnel·les ?

Si ces sujets - ou d’autres - accaparent votre attention, nous pouvons organiser le prochain événement avec vous. Contactez-nous.



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