Ces rencontres exclusives ont réuni des représentants d’établissements d’enseignement supérieur, des employeurs et des étudiants de diverses Junior Entreprises autour d’un même objectif : démocratiser les opportunités et répondre ensemble aux défis de l’insertion professionnelle des jeunes talents. Ensemble, nous avons réfléchi et échangé autour de trois grandes questions:
- Comment accompagner les étudiantes dans leur insertion professionnelle ?
- Comment favoriser l’employabilité des étudiants internationaux ?
- Comment un établissement peut-il aider les employeurs à recruter des profils plus variés ?
Voici une synthèse des idées clés et des solutions concrètes qui ont émergé de ces discussions.
Accompagner les étudiantes dans leur insertion professionnelle
Les discussions ont mis en lumière l’importance de briser les idées reçues et de sensibiliser les étudiantes à des carrières où elles sont traditionnellement sous-représentées. Plusieurs initiatives concrètes ont été proposées, comme l’organisation de forums carrière animés par des professionnelles dans des secteurs scientifiques ou techniques. Ces événements peuvent aider à casser les codes et offrir de nouvelles perspectives.
Le mentorat, formel ou informel avec des alumni, est un levier clé pour renforcer la confiance des étudiantes, leur transmettre les codes professionnels et sociaux, et casser les barrières générationnelles. Des parcours d’excellence co-construits avec des entreprises partenaires, comme le programme « Hauts potentiels féminins » chez Renault, pourraient également leur offrir des opportunités concrètes.
Trop souvent, certaines étudiantes, qui ne mesurent pas toujours les défis spécifiques qu’elles pourraient rencontrer, ne participent pas aux sessions qui leur sont dédiées. Une approche inclusive, comme des ateliers ouverts à l’ensemble des étudiants, pourrait encourager leur participation. Par exemple, une session sur la négociation salariale permettrait de sensibiliser un public mixte tout en déclenchant une réflexion collective sur l’équité. Afficher les écarts de salaires moyens entre métiers et entre hommes / femmes pourrait également contribuer à cette prise de conscience.
Enfin, des initiatives en collaboration avec des collèges et lycées, comme des ateliers sur la confiance en soi, des sessions de valorisation personnelle, ou des programmes de sensibilisation, permettraient d’inspirer des vocations féminines dans des secteurs rémunérateurs souvent privilégiés par les hommes. Ces actions contribueraient à déconstruire les stéréotypes et à élargir leurs aspirations professionnelles dès le plus jeune âge.
Favoriser l’employabilité des étudiants internationaux
Le sujet des étudiants internationaux a suscité de riches échanges sur leur intégration et leur employabilité en France. Les participants ont souligné l’importance de créer des environnements multiculturels, avec des équipes enseignantes et des groupes de travail diversifiés, tout en encourageant la mixité dans les associations étudiantes. Des formations pour sensibiliser les étudiants aux différences culturelles et aux codes sociaux pourraient également renforcer cette inclusion.
L’enseignement des codes professionnels français et des spécificités du marché local est essentiel. Cela comprend des ateliers pratiques sur la rédaction de CV, la préparation aux entretiens, ou encore les nuances culturelles. Préparer ces étudiants aux réalités du marché, notamment aux métiers parfois fermés aux non-Européens, et les inciter à explorer des opportunités au-delà de la France ou de l’Europe élargirait leurs perspectives.
Mettre en place des binômes entre étudiants français ayant vécu à l’étranger et étudiants internationaux ou organiser des jeux de rôles interculturels pour simuler des situations professionnelles sont des initiatives efficaces pour les préparer à des contextes réels en entreprise tout en permettant aux étudiants de partager leurs réseaux. Par ailleurs, une collaboration avec les associations locales renforcerait leur acculturation et leur sentiment d’appartenance.
Enfin, pour les entreprises, proposer des stages avec des « tuteurs culturels » et travailler en synergie avec leurs équipes internationales favoriserait une meilleure intégration des talents étrangers. En s'appuyant sur la communauté d’alumni internationaux, il serait également possible de concevoir des parcours d’accompagnement adaptés et de renforcer le recrutement d’étudiants étrangers. Par ailleurs, des partenariats avec des recruteurs pourraient permettre de développer des parcours sur mesure, tout en collaborant avec leurs filiales à l’étranger pour répondre aux besoins spécifiques de ces profils.
Aider les employeurs à recruter des profils plus diversifiés
Pour encourager la diversité dans les recrutements, les établissements doivent adopter une approche proactive et personnalisée. Cela passe par une connaissance approfondie des programmes proposés et des besoins spécifiques des entreprises. Des visites sur site et des échanges avec les équipes métiers, au-delà des RH, permettent de mieux comprendre les enjeux et d’aligner les candidats sur les attentes des employeurs.Lors de nos ateliers et réflexions, nous avons exploré différentes dimensions de la diversité : socio-économique, culturelle, mais également celle des parcours académiques, incluant des étudiants issus de bachelors, masters, classes préparatoires, ou encore de formations professionnelles. Cette diversité enrichit les viviers de talents et répond aux attentes variées des entreprises.
Des pratiques innovantes, telles que le speed recruiting ou des ateliers immersifs (escape games, études de cas pratiques impliquant des entreprises), sont des moyens efficaces pour valoriser des profils atypiques. De plus, l’utilisation de CV anonymisés et la création de « CV books » spécifiques à certains programmes permettent d’éviter les discriminations tout en mettant en lumière les talents diversifiés.
Enfin, les entreprises doivent être encouragées à indiquer clairement les opportunités s’inscrivant dans une démarche DEI (Diversité, Équité, Inclusion). Pour renforcer leur attractivité auprès des jeunes talents, elles peuvent également s’appuyer sur des étudiants ambassadeurs, souvent en dernière année après un stage, pour établir un lien direct avec leurs pairs et susciter de l’intérêt pour leurs offres.
En résumé
Que ce soit pour accompagner les étudiantes, soutenir les étudiants internationaux ou promouvoir une diversité accrue dans les recrutements, une collaboration étroite entre établissements et employeurs est essentielle. Ces ateliers dînatoires ont mis en évidence l’importance de s’adresser aux besoins spécifiques de chaque population étudiante, tout en adoptant une communication globale pour éviter toute forme de stigmatisation.
Il est crucial de transmettre un maximum d’informations aux étudiants dès leur arrivée afin de les guider efficacement dans leur parcours et de répondre au mieux à leurs attentes. En combinant des initiatives ciblées et inclusives avec une approche globale, nous pouvons renforcer leur engagement et leur permettre de se projeter sereinement dans leur avenir professionnel.
Notre aventure sur les routes de France n’est qu’un début. En créant des espaces de dialogue et de partage, nous espérons continuer à faire avancer la démocratisation des opportunités pour tous les jeunes talents.
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